Roger ROILAND
Président d’honneur
Docteur en administration des entreprises
Comment avez-vous connu les Oursins ? Quelle a été, quelle est votre mission ?
Nous avons découvert l’existence des Oursins dans un journal (Courrier de l’Ouest) qui publiait une interview d’une jeune fille vendéenne, Aurore. Elle venait de créer une association pour aider les enfants des rues des Philippines, en particulier par le jeu. Elle cherchait des aides en communication, et nous l’avons mise en relation avec Damien (notre fils) à Sciences Com, qui non seulement à mis en place la communication, mais a épousé Aurore.
J’ai donc tout naturellement accepté de présider l’association en France et ramené le Siège social de Nantes à Luçon.
L’action dont vous êtes le plus fier ?
Assez difficile à déterminer, tant les opérations ont été multiples et riches en souvenir. Tournons-nous vers les débuts : sans doute l’organisation à Luçon du battage de la dernière gerbe du 20° siècle avec la Fondation Ouest France, et le parrainage d’Yves Duteil. C’était à l’initiative de Mrs Annonier et Porcher. La fête réunit des milliers de personnes. Elle débutait par un long défilé dans Luçon de matériels agricoles, tracteurs, locomobiles, machines à battre du début du siècle, l’installation sur le champ de foire, et le battage à l’ancienne, suivi d’un concert Rock & roll avec René des Musclés… L’intervention en direct de Damien, ce n’était pas simple à l’époque. Dans la semaine suivante, un gros chèque était remis aux Oursins au siège d’Ouest France à la Roche.
Votre meilleur souvenir ?
Là aussi, tant de souvenirs à Blue Bahay. Choisissons-en deux, à plusieurs années d’intervalle :
- Notre première arrivée sur la terrasse de Blue Bahay, avec une chaleur de circonstance, tout un groupe d’enfants nous souhaitant la bienvenue, et dansant pour nous sur de belles chansons philippines.
- Un après-midi « à la maison » pour un petit concert de piano (philippin) que j’ai donné à un groupe d’Oursins particulièrement sages et attentifs pour écouter Bach, Mozart et Chopin, suivi d’un bon gouter. Ils n’avaient certainement jamais assisté à cela et ils étaient très intéressés. Les mêmes enfants avaient suivi l’installation d’une pendule comtoise vendéenne et avaient été terrorisés lorsqu’elle s’était mise à carillonner…
Qu’est-ce que représente pour vous l’approche par le jeu, la création de ludothèque pour enfants pauvres ?
C’était une expérience fort originale et le reste : les jeunes mamans jouaient autant à la poupée que leur petite fille, car elles n’avaient jamais eu cette possibilité dans leur enfance. Nous avons suivi avec étonnement les premières expériences individuelles, par la découverte des poupées, de petites voitures, de petits jeux en commun, pratiquement inconnus dans les bidonvilles ; elles permettaient déjà de découvrir la personnalité des enfants, voire même de leur vécu. Cela a permis de développer toute une thérapie. L’évolution des Oursins devenus des adultes témoigne des résultats de cette analyse.
Votre vœu pour les 25 ans de l’association ?
C’est déjà le temps d’une génération : que l’association se pérennise. Ce n’est jamais simple.