Aurore Prudent-Roiland
Lors de sa 1ère mission en 1995
Il était une fois un départ pour une première mission humanitaire à 24 ans vers Manille en 1995 ! C’était une mission avec Les amis de Sœur Emmanuelle auprès des enfants des rues.
Si l’on doit alors faire avancer le curseur en mode rapide… 25 ans plus tard, je suis toujours là avec mari et enfant à la tête d’une fondation qui persiste et qui signe le développement d’un concept, la thérapie par le jeu. Faire jouer des enfants pauvres. Une idée un peu dingue à l’époque et que j’ai voulu développer après cette première mission en 1995.
Le concept était simple : certes, donner à manger aux enfants était une idée convenue et entendue par tous, idem pour l’école et l’accès à des soins médicaux. Mais je me suis posée la question : pourquoi ces enfants n’avaient pas accès librement à ce qui définit un enfant : Jouer ? Pourquoi les enfants du ¼ monde, du 1/3 monde devraient se contenter des verbes d’action comme : manger, soigner, s’éduquer ? On entend si facilement : « c’est ce qu’il y a de plus important pour eux ! ». « Le jeu, ce n’est pas essentiel pour ce genre d’enfant ! ». « Tu sais bien, ils peuvent se contenter de 2 bâtons pour jouer ! ». En 25 ans j’ai tout entendu sur « ce genre d’enfant ». Une discrimination, une classification dans le monde des enfants ! J’ai tout de même persisté dans l’idée que si Jouer était essentiel, il était et reste le grand indicateur de l’état général d’un enfant aussi bien côté médical, côté psychologique, et ceci quel que soit le type d’enfant. Oui, le jeu annonce clairement et immédiatement l’état général de l’enfant !
Dites-moi comme il joue, je vous dirai comment il va.
Donc l’idée est née en 1996 : « Il était une fois une ludothèque à Manille pour enfants des rues » avec la création de l’association les Oursins*-Enfants des trottoirs.
Aurore Prudent-Roilland
Fondatrice et Cheffe de mission aux Philippines